jeudi 18 septembre 2008

LES IMMIGRANTS DU MINISTRE CODERRE, CHRONIQUE 2 - LA PROTECTION DE DENIS CODERRE AUX FACILITATEURS DE L'IMMIGRATION SEXUELLE

LES IMMIGRANTS DU MINISTRE CODERRE, CHRONIQUE 2 - LA PROTECTION DE DENIS CODERRE AUX FACILITATEURS DE L'IMMIGRATION SEXUELLE

LES IMMIGRANTS DU MINISTRE CODERRE, CHRONIQUE 2 - LA PROTECTION DE DENIS CODERRE AUX FACILITATEURS DE L'IMMIGRATION SEXUELLE

Le dicton préféré de Denis Coderre est: »C'est pas en tirant sur une fleur qu'on la fait pousser, il faut l'arroser le sol.» C'est en concordance avec ce dicton que je vous présente aujourd'hui une candidate à la résidence permanente canadienne, Madame Fatima Marhfoul, qui n'a malheureusement pas eu le privilège de bénéficier du support de Denis Coderre pour son projet d'immigration au Canada, et qui a plutôt goûté à son courroux. Bien que l'histoire de Madame Marhfoul se soit conclue en 2003, elle demeure toujours d'actualité lors ce qu'il s'agit d'analyser la question de la facilitation de la traite sexuelle au Canada et de la maltraitance des migrants. Cette histoire y est d'ailleurs intimement liée, quoi que ce soit à contrario.

Pour les lecteurs qui ne connaissent pas cette histoire, un bref résumé s'impose.

Marocaine d'origine, Madame Marhfoul a été longtemps victime d'abus physiques et sexuels perpétrés par ses père, frère et mari, et ce dernier a même procédé à l'enlèvement de ses enfants alors que Madame Marhfoul demeurait encore au Maroc.

N'ayant pas été capable de s'adjoindre la collaboration des autorités compétentes marocaines, en 1990, Madame Marhfoul a pris la décision de quitter son pays et d'accompagner l'ambassadeur marocain au Canada pour servir sa famille au titre d'aide familiale (domestique).

Madame Marhfoul a donc embrassé le sol canadien en 1990, et elle est demeurée au service de cet ambassadeur et de d'autres pendant une période de dix années, jusqu'au mois de mars 2003. Sa présence était connue des autorités de Citoyenneté et Immigration Canada, et ce sans qu'elle ne soit jamais pourtant admise à bénéficier d'un quelconque statut d'immigration temporaire ou permanent. René Daoust, qui dirigeait à l'époque la division des renvois de Citoyenneté et immigration Canada avait eu personnellement connaissance de la situation de Madame Marhfoul.

En plus de vivre dans une complète illégalite, Madame Marhfoul a vite appris quelles pouvaient être les conséquences vicieuses d'une telle absence de statut. Son séjour à la «casba» canadienne de l'ambassadeur marocain lui a vite fourni une connaissance pratique de l'esclavagisme, l'exploitation, le chantage, la séquestration (par la rétention illégale de son passeport), et le harcèlement psychologique.

Au mois de janvier 2003, Madame Marhfoul a décidé qu'il en était assez des abus, et elle a donc entamé le processus de légalisation de sa situation d'immigration en se rendant aux autorités de Citoyenneté et Immigration Canada, et en y déposant une plainte formelle visant l'ambassadeur.

Madame Marhfoul a alors déposé diverses demandes d'immigration aux fins de se faire reconnaître le statut de résidente permanente sur la base de l'existence de conditions humanitaires ou d'une condition de réfugié.

La division des renvois de Citoyenneté et Immigration Canada, représentée en la personne de René Daoust (tien donc!) a très rapidement conclu que Madame Marhfoul ne serait pas à risque si elle était renvoyée dans son pays d'origine, et une date de départ fut déterminée pour le 2 mars 2003. Pendant l'attente de son renvoi, Madame Marhfoul fut placée en détention et tenue sous médication. Il n'aurait pas fallu l'habituer à des conditions autres que celles qu'elle connaissait déjà. Histoire de ne pas la perturber!

À ce stade des procédures, L'article 25 de la Loi sur l'immigration prévoyait que seul le ministre de la Citoyenneté et Immigration pouvait intervenir aux fins de sursoir au renvoi de Madame Marhfoul, et de lui accorder éventuellement le statut de résident permanent sur la base de l'existence de conditions humanitaires.

C'est sur les derniers milles d'une très longue course, que Denis Coderre fut alors sollicité par la comédienne Denise Filiatrault, les centrales syndicales, les fédérations représentant les femmes et d'autres intervenants pour la prononciation d'un sursis d'exécution de renvoi, mais aussi pour que l'ambassadeur soit traduit devant la justice canadienne.

Le député Madame Jocelyne Gérard-Bujeau a tenté à de multiple reprises de contacter Denis Coderre, mais celui-ci n'a jamais daigné répondre à ses demandes. Le député Bujeau a alors questionné le secrétaire parlementaire de Coderre, en s'adressant à la Chambre des communes: «Monsieur le président, dimanche, faisant fi de toute compassion, Immigration Canada expulsera Fatima Marhfoul vers le Maroc, son pays d'origine ou elle risque une sévère peine d'emprisonnement, puisque la demande de résidence permanente qu'elle a effectuée au Canada constitue une insulte à la monarchie marocaine. Sachant aussi que Fatima Marhfoul a été honteusement exploitée pendant 10 ans au Canada comme domestique, le ministre de l'immigration ne considère-t-il pas qu'il devrait faire preuve d'humanité à son égard et renoncer immédiatement à la procédure d'expulsion avant qu'il ne soit trop tard?»

Bien en dépit de tous les appuis déployés aux bénéfices de Madame Marhfoul, ni Coderre, ni son secrétaire parlementaire, Sarkis Assadourian n'ont posé un quelconque geste concret pour reconnaître un statut d'immigration à Madame Marhfoul, ou pour faire traduire l'ambassadeur marocain devant les autorités judiciaires canadiennes.

Coderre est demeuré muet, à sa bonne habitude d'ailleurs, et Môssieur le secrétaire a pour sa part mentionné qu'il n'était pas autoriser à commenter un cas tel que celui de Madame Marhfoul.

Devant le mutisme de Coderre, la représentante de la Fédération des femmes du Québec, Vivian Barbot, avait alors rétorqué qu'il ne s'agissait pas d'une première occasion lors de laquelle Coderre était interpellé pour des dossiers portant sur la traite sexuelle au Canada, et qu'il était habituel de ne pas pouvoir obtenir de réponse de sa part, et encore moins sa collaboration pour traduire les coupables devant la justice.

C'est ainsi que le 2 mars 2003, dans le plus grand mutisme politique «libéraliste fédéral», que Madame Marhfoul a été renvoyée vers le Maroc, pendant que son excellence l'ambassadeur soupait à grands frais dans son condo luxueux de la région montréalaise. Louait-il lui aussi un condo appartenant à Monsieur Boulé, l'ami de Coderre?

Le cas de Madame Marhfoul est on ne peut plus révélateur, et il offre un autre exemple de la participation par omission de Denis Coderre dans la maltraitance des femmes migrantes au Canada et quant à la problématique plus globale de la facilitation de la traite sexuelle au Canada.

Par son refus d'intervenir, Denis Coderre participait non seulement par omission, mais aussi, il s'imposait, comme juge et partie, pour empêcher que des criminels soient traduits devant la justice et dérober sans droit les prérogatives appartenant à la magistrature seule.

l'histoire de Madame Marhfoul me porte à me questionner sérieusement sur la probabilité de l'existence d'un lien entre certains faits de son histoire et, certains faits de l'histoire concernant le prostitué Karol Lukacs dont il a déjà été question aux chroniques précédentes.

Voyons donc cette question! Madame Marhfoul a été exploitée par un ambassadeur; elle est demeurée illégalement au Canada, au su et au vu de Citoyenneté et Immigration Canada pendant la période de son exploitation; elle a déposé une plainte contre cet ambassadeur; et, elle a requis la collaboration de Denis Coderre par l'application de l'article 25 de la Loi sur l'immigration, mais sans que celle-ci ne lui soit accordée.

Maintenant, en ce qui concerne Karol Lukacs, il est aussi demeuré illégalement au Canada, au su et au vu de Citoyenneté et Immigration Canada; il a admis judiciairement avoir aussi travaillé illégalement comme danseur exotique, et, avoir entretenu des contacts intimes avec l'ambassadeur américain Mark Gregory Hambley; il a pareillement admis avoir requis la collaboration de Coderre, par le biais de l'application de l'article 25 de la Loi sur l'immigration, et avoir obtenu cette collaboration; et, encore judiciairement, il a admis avoir refusé de déposer une plainte contre l'ambassadeur Mark Gregory Hambley pour exploitation sexuelle.

Les faits mentionnés ci-avant plaident en faveur de l'établissement d'un lien entre ces deux histoires, et ce bien que ce lien ne puisse s'établir qu'à contrario: la demanderesse Marhfoul dénonce l'ambassadeur et elle souffre le courroux du ministre Coderre, et, le demandeur Lukacs, il refuse de dénoncer l'ambassadeur, et il bénéficie du support du ministre Coderre. j'aimerais bien que Coderre nous explique, lors de sa prochaine réponse, comment deux personnes qui sont placées dans une situation juridique identique peuvent recevoir un traitement législatif différent, et si ce n'est que pour récompenser l'un de son omission à dénoncer, et punir l'autre de sa demande vindicatrice.

Monsieur Coderre, veuillez donc nous fournir l'explication que tous attendent depuis 2003!

Marie-Claude Montpetit

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